Quelques dates

1506 :  Naissance le 7 avril à Javier, près de Pampelune en Navarre

1525 : départ pour Paris, pour les études, au collège Sainte Barbe. Rencontre avec Pierre Favre puis Ignace de Loyola.

1534 : Ignace de Loyola, François-Xavier et cinq autres amis prononcent leur vœu de pèlerinage à Jérusalem

1537 : Ordination le 24 juin d’Ignace et François Xavier à Venise.

1538 : Les compagnons se retrouvent à Rome.

1541 : En Avril, départ en bateau pour « les Indes ».

1542 : Le 6 mai, arrivée à Goa, sur la côte occidentale de l’Inde.

1549 : Le 15 août, arrivée au Japon (à Kagoshima sur l’île de Kyushu).

1552 : le 3 décembre, décès sur l’île de Shangchuan (ancien nom européen : Sancian), au large de Canton en Chine.

1622 : Le 12 mars, François est canonisé en même temps qu’Ignace de Loyola et Thérèse d’Avila.

1927 : Le 14 décembre François Xavier est déclaré saint patron des missions en même temps que Sainte Thérèse de Lisieux.

Le regard de François est autre :

« Ces îles abondent en consolations spirituelles : tous ces périls, tous ces labeurs, si on les accepte volontiers pour le seul amour et le service de Dieu notre Seigneur, sont d’abondants trésors de grandes consolations spirituelles ; si bien qu’en peu d’années, on perdrait la vue, sous l’abondance des lagrimas consolativas (larmes de joie) … »

 

Il se donne sans compter à sa tâche … et appelle de ses vœux que se lèvent encore des ardents missionnaires ! Il écrit avec une grande ferveur et une certaine véhémence :

« La pensée me saisit souvent d’aller dans les facultés de chez vous, et surtout à l’université de Paris : je voudrais crier en pleine Sorbonne et m’adresser à ceux qui ont plus de science que de zèle pour l’employer avec profit… s’ils voulaient réfléchir aux talents que Dieu leur a donnés, ils sentiraient alors, dans l’intime de leur âme, la volonté divine et chercheraient les intérêts de Jésus-Christ plus que leurs désirs propres. Ils diraient : « Seigneur, me voici prêt à appareiller, que voulez-vous que je fasse ? envoyez-moi où vous voulez ». 

 

 

Compagnon de Jésus (c’est-à-dire jésuite), il restera profondément lié à ses frères, et en particulier à Ignace, qu’il ne reverra plus. Il termine les lettres qu’il adresse régulièrement à ce dernier – pour lui transmettre l’avancée de sa mission et se remettre à lui dans l’obéissance (Ignace est alors le supérieur de la Compagnie) – par des formules qui disent ce lien très fort qui traverse les distances :

« Je termine, en priant votre sainte charité, Père très exemplaire de mon âme, à genoux pendant que j’écris cette lettre, comme si j’étais en votre présence, de me confier instamment à Dieu notre Seigneur dans vos pieux et saints sacrifices et prières : qu’Il me donne d’apercevoir sa très sainte volonté dans cette vie présente, avec la grâce pour l’accomplir parfaitement. ».

 

Son zèle sans borne lui fait espérer une entrée en Chine – dont l’accès est interdit à tout étranger – malgré les nombreux obstacles qui s’amoncellent sur sa route : c’est seul qu’il essaiera coûte que coûte d’atteindre ce pays. Il écrit :

« Je me rends sur ces rivages au large de Canton, privé de tout secours humain, mais dans l’espoir qu’un maure ou un païen me conduira sur la terre ferme de Chine. »

Au début de septembre 1552, il arrive sur l’île de Sancian, à dix km des rivages de Chine. François n’avait plus avec lui qu’un jésuite étudiant, Alvaro Ferreira, un jeune Chinois, Antonio, et un domestique malabar, Christophe. Ferreira tremble à la pensée des geôles de Canton : François le renvoie de la Compagnie de Jésus ; Christophe s’apprête à déserter au premier signe de danger… Finalement, ne reste auprès de François qu’Antonio, ce fils de la Chine, fidèle comme un fils.

Le 21 novembre 1552, François célèbre sa dernière Messe. L’office terminé, il se sent défaillir. Voici le récit de l’unique témoin de ces derniers jours de François par le fidèle Antoine :

« Il supportait le tout avec grande patience. Son esprit alors se mit à vagabonder, et, dans son délire, des mots, incohérents en apparence, prouvaient qu’il pensait à ses frères de la Compagnie de Jésus… Les yeux levés au ciel, et, avec une attitude très joyeuse, il tint à haute voix de longs colloques avec Notre Seigneur, dans les différentes langues qu’il connaissait. Ce jour-là, il perdit l’usage de la parole, et resta silencieux pendant trois jours, jusque vers le jeudi à midi. Pendant tout ce temps, il ne reconnaissait personne et ne mangeait plus rien. Jeudi vers midi, il reprit ses sens, mais ne parla que pour invoquer la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, l’une de ses plus tendres dévotions. Il reprit ces paroles Jésus, « Fils de David, ayez pitié de moi » ; il s’exclama à plusieurs reprises « O Vierge, Mère de Dieu, souvenez-vous de moi »… Il eut sur les lèvres ces invocations et d’autres du même genre toute la nuit du vendredi, jusqu’à l’aube du samedi, quand je compris qu’il se mourait ; je plaçai une petite chandelle dans sa main ; alors avec le nom de Jésus sur les lèvres, il rendit son âme à son Créateur et Seigneur, avec grand repos et paix. »

Une prière de Saint François Xavier

« Mon Dieu, je vous aime ! Ce n’est pas pour le ciel que je vous aime (…) A la croix, mon Jésus, vous m’avez pressé sur votre cœur. Vous avez enduré les clous, le coup de lance, le comble de la honte, les douleurs sans nombre, la sueur et l’angoisse, la mort … Tout cela pour moi, à ma place, pour mes péchés. Alors, ô Jésus très aimant, pourquoi donc ne pas vous aimer d’un amour désintéressé, oubliant le ciel et l’enfer, non pour être récompensé, mais simplement comme vous m’avez aimé ? C’est ainsi que je vous aime, ainsi que je vous aimerai : uniquement parce que vous êtes mon roi, uniquement parce que vous êtes mon Dieu. Ainsi soit-il. »

 

Pour aller plus loin : https://www.jesuites.com/saint-francois-xavier-sj/